Suite à une mauvaise gestion du temps, j’arrive trop tard pour profiter de Delbi. Ce qui n’est pas dramatique, il a chanté dans à peu près toutes les salles de la métropole lilloise depuis plus de 5 ans, je l’ai déjà vu et le reverrai probablement…. Il était seul sur scène ce soir, son batteur étant en « vacances dans le Lot », et si j’en juge sur l’unique chanson que j’ai pu entendre, c’était pas mal. En général, c’est plutôt blues rock groovy avec un chant à la Jeff Buckley, mais là par exemple, il s’amusait avec ses boites à rythmes et samples et ça partait vers un truc électro pop dansant assez surprenant qui pourrait trouver son public.
Peter étant plutôt d’accord avec ma sus-citée gestion du temps, les Babyshambles ne montent sur scène qu’une bonne cinquantaine de minutes plus tard. Le concert s’ouvre sur Delivery et je prends peur, le son me semble absolument immonde, le nouveau batteur est un bûcheron, Peter et Mick font un peu n’importe quoi sur leurs guitares… Finalement, le groupe se révélera vraiment bon, l’ajout d’un clavier apporte notamment beaucoup sur les titres les plus mélodiques, les musiciens s’adaptent parfaitement aux errances de leur leader. Ils enchaînent avec Nothing come to nothing, le single de leur dernier album, Sequel to the prequel, dont la pochette constitue le décor de la scène. Le public restera ce soir très calme, outre les premiers rangs plutôt en forme, ça bouge très peu, ça dodeline gentiment, même sur l’hymne Fuck Forever. Peter, lui, est … typiquement Peter, avec ses cheveux dégueulasses, son chapeau, sa manière de bouger et ce chant fragile… Il boit pas mal, offre à boire, un peu, balance sa guitare au roadie, son pied de micro au public, sort des petites blagues, entonne des chants de supporters (Blowing Bubbles)… Il a l’air en tout cas plutôt content d’être là (même si ce n’est pas sold out comme il ne manquera pas de nous le rappeler).
Beaucoup de titres du dernier album s’enchaînent et l’ennui commence à venir. Je redécouvre cependant certaines chansons comme Fall From Grace ou Stranger in my own skin qui se révèlent de bons morceaux de pop anglaise. Puis le quart d’heure vieilleries s’ouvre avec The man who came to stay, et l’on regrette le premier guitariste des Babyshambles, Pat Walden (rappelez-vous). A’rebours et Hooligans on E ne présentent pas plus d’intérêt. Heureusement, une très belle interprétation de There she goes puis l’un des meilleurs titres du groupe, Pipedown, viennent clore la première partie de ce concert sur une note positive. Ces deux titres sont d’ailleurs assez représentatifs d’un groupe positionné entre pure pop, mélodique et mélancolique, et rock furieux et « shambolic ».
10 minutes plus tard, ils remontent sur scène pour l’inévitable Fuck Forever. Le groupe part, Peter reste, s’amuse un peu avec le clavier, on attends un truc mais en vain… Les 4 autres musiciens finissent par revenir pour la toute aussi inévitable Albion.
Au final, on a passé un bon moment, même si une setlist mieux choisie, un groupe moins approximatif et un public un peu plus vivant auraient pu améliorer l’expérience. Le groupe reste attachant, mais devient de plus en plus mineur et anecdotique en gagnant un certain professionnalisme, condensant quelques décennies de pop anglaise, pour quelques réussites, mais rarement très inspirées. Je regrette le son personnel et atypique, et les compositions fortes d’un album comme Down In Albion.
Merci à Clément Caron et Darkroom pour les photos ! D’autres sont à retrouver sur leur site !
